Au-delà de l’obligation légale l’entretien professionnel est une opportunité

Au-delà de l’obligation légale l’entretien professionnel est une opportunité

Seulement un quart des salariés des TPE et moins de la moitié de ceux des PME de 10 à 49 salariés ont bénéficié d’un entretien professionnel avant l’automne 2016, contre les trois quarts dans les entreprises de plus de 250 salariés. C’est ce que révèle une étude récente publiée par le CEREQ*. On note aussi des disparités de mise en œuvre en fonction des catégories socio-professionnelles. Pourtant, ces entretiens ont un effet positif sur le déroulement de la carrière et apportent donc de la valeur à l’entreprise.

L’entretien professionnel est obligatoire depuis 2014

Depuis l’instauration de la loi en mars 2014, tout employeur est tenu de réaliser un entretien centré sur les perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualification et d’emploi, avec chacun de ses salariés, au moins tous les 2 ans. La volonté du législateur était de faire de cet entretien un instrument au service de la sécurisation des carrières et donc de l’emploi.

Une mise en place différenciée des entretiens selon la taille des entreprises

Dans les entreprises de 250 salariés et plus, cet entretien a généralement pris la suite des outils de gestion des ressources humaines préexistants. Il sert alors de cadre pour examiner les projets d’évolution de carrière et les besoins de formation qui en découlent.
Les TPE et PME quant à elles, moins structurées pour la gestion de leurs ressources humaines, ont plus de difficultés à s’approprier cet instrument.

Un accès inégal à l’entretien selon la catégorie socio-professionnelle

Même si les cadres ont toujours deux fois plus de chances que les ouvriers d’accéder à ces entretiens, l’étude révèle une évolution positive très significative pour ces nouveaux bénéficiaires : lorsque ces entretiens sont mis en place suite à l’évolution législative, ce sont les ouvriers et les moins diplômés qui y ont le plus accédé.

Une confusion fréquente entre l’entretien professionnel et l’entretien annuel d’évaluation

Selon 80% des salariés interrogés, une partie de l’entretien a été consacrée a l’évaluation de leur travail, ce qui révèle que la distinction entre les objectifs de l’entretien professionnel et ceux de l’entretien d’évaluation n’est pas évidente, au moins dans la perception par les salariés.

Pour autant, un peu plus d’un tiers des entretiens professionnels déboucheraient finalement sur une formation, 11 % sur une promotion et 12% sur un changement de poste ou de fonction.

S’il reste des marges de progression importantes, ces entretiens ont donc commencé à jouer le rôle qui leur était assigné de favoriser le dialogue autour de l’évolution des compétences, au moins au sein de l’entreprise, et de rendre les salariés acteurs de leurs parcours. * Centre d’Etudes et de recherches sur les Qualifications